17 novembre, 2013

Fin de la politique de l'enfant unique en Chine ? Pas vraiment

Cela fait des années que Reggie Littlejohn, présidente de Women's Rights Without Frontiers, milite contre les atrocités de la politique de l'enfant unique en Chine, dont elle est l'un des meilleurs connaisseurs. Pour elle, la (énième) annonce d'un assouplissement de cette règle, notamment pour les couples dont l'un des membres est lui-même enfant unique, est « très trompeuse » puisqu'à aucun moment il n'est question de mettre fin à la violation des droits humains qui est à sa base.

Reggie Littlejohn rencontre le pape François
lors de la conférence 2013 de Matercare à Rome.
« Le noyau de cette politique, c'est la coercition », a rappelé Mme Littlejohn à Catholic News Agency vendredi dernier. « Le problème est bien que c'est le gouvernement qui dit aux gens combien d'enfants ils peuvent avoir, et qu'il fait respecter cette limite par la coercition, y compris en faisant avorter des femmes de force à neuf mois de grossesse. »

Reggie Littlejohn cite le cas d'une femme morte au début du mois en Chine à la suite d'un avortement forcé : un fait qui n'a pas été rapporté par l'agence de presse chinoise gouvernementale, Xinhua.

L'assouplissement envisagé par le gouvernement chinois pourrait concerner des millions de familles. Il est dicté par l'inquiétude des pouvoirs publics pour qui le contrôle de la population imposé dans les années 1970 a désormais des effets pervers sur la croissance économiques, effets aggravés par le vieillissement de la population : on manque de jeunes pour assurer leur soutien à tel point que la population active a diminué en Chine en 2012.

Du fait de la politique de l'enfant unique, la Chine manque aussi de femmes : par préférence culturelle et de peur de ne pas assurer leurs vieux jours, beaucoup de parents préfèrent les garçons et on compte aujourd'hui 118 naissances de garçons pour 100 naissances de filles.

Si d'aucuns saluent le projet gouvernemental – encore que ce ne soit pas la première fois qu'une telle annonce est faite, pour être ensuite retirée – Reggie Littlejohn note que même mis en œuvre, il ne s'agira au mieux que d'un bricolage d'ajustement, uniquement basé sur des considérations économiques et démographiques. « Nous n'avons pas vu la moindre réduction des avortements ou des stérilisations forcés dans les campagnes ; ils sont toujours nombreux », souligne-t-elle : pourtant dans bien des campagnes la politique du nombre d'enfants est plus souple que dans les villes. 

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© leblogdejeannesmits



1 commentaire:

blh a dit…

Toujours les mêmes clichés occidentaux concernant cet enfant unique - et bien d'autres, hélas.

Cette dame oublie que près de 1 milliard et demi de Chinois sur une étendue de 27 fois la France ne s'organisent pas n'importe comment.
D'où tient-elle ces affirmations pour le moins péremptoires ?
Il y a quantités de sites tenus par des Français, et autres étrangers, travaillant en Chine où leurs auteurs ont une toute autre vision de la vie dans l'Empire du Milieu.

 
[]