25 septembre, 2015

La très filiale supplique en vue du synode


A l'intention de ceux qui voudraient imprimer le texte de la “Filiale supplique” , la voici sous forme d'image. Il suffit de la récupérer en la glissant sur le bureau de votre ordinateur, et éventuellement de l'agrandir un peu.













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Le cardinal Danneels et la “mafia” de Sankt-Gallen revendique son rôle dans l'élection du pape François

Le cardinal belge Godfried Danneels a publiquement reconnu lors de la présentation de sa biographie officielle qu’il faisait partie du groupe de Sankt-Gallen, une réunion annuelle convoquée depuis 1996 à l’initiative de l’évêque de cette petite ville Suisse, Ivo Fürer, en résistance à la montée en puissance du cardinal Ratzinger.
« Le nom chic, c’étatit le groupe de Sankt-Gallen. Mais nous, nous l’appelions “la Mafia” », dit-il goguenard devant un public ravi, réuni dans l’enceinte de la basilique de du Sacré-Cœur de Koekelberg en Belgique, mercredi soir.
« Il y avait quelques évêques, quelques cardinaux, trop pour les nommer tous », explique-t-il. Le cardinal Martini faisait partie des fondateurs ; les biographes de l’ancien primat de Belgique évoquent aussi la présence, au fil des ans, des cardinaux Kasper, Karl Lehmann, Basil Hume, Achille Silverstrini et l’ancien primat des Pays-Bas Mgr Ad van Luyn, qui fut de 2006 à 2012 président de la Conférence des évêques de l’Union européenne (COMECE).
Néerlandais, Belge, Allemands, Autrichiens, un ou des Français… Tout n’a pas été dit sur l’identité des conspirateurs de Sankt-Gallen mais on en sait tout de même assez pour comprendre que c’était du sérieux.
C’était pour eux des « vacances spirituelles » où ils pouvaient s’épancher alors que le pouvoir était de plus en plus centralisé à Rome sous Jean-Paul II. Ils n’avaient pas de candidat précis, expliquent-ils. Mais ils avaient des idées. Des idées qui étaient radicalement opposées à celles de Ratzinger,  « le pessimiste » ; et qui ont triomphé avec l’élection du pape François. Pour Danneels, ce fut une « résurrection personnelle », dit-il lui-même.
Ses biographes, Jürgen Mettepenningen et Karim Schelkens, ont fait un travail « scientifique », ayant accès à toutes les archives personnelles du cardinal Danneels. Ils le présentent comme un « faiseur de roi » : le groupe de Sankt-Gallen a favorisé l’élection du cardinal Bergoglio qui aurait déjà été son favori en 2005, après la démission du pape Benoît XVI. Depuis lors, le cardinal Danneels est régulièrement invité par le pape François.
« L'élection de Bergoglio a été préparée à Saint-Gall, ça ne fait aucun doute. Et les grandes lignes de son programme sont celles dont Danneels et ses confrères discutaient depuis plus de dix ans » écrit Schelkens, souligne belgicatho.
Toute la presse belge bruit de leurs révélations en soi ahurissantes, mais en outre insultantes pour le pape émérite.
 Danneels a rêvé en tant qu’évêque et cardinal « d’une certaine sorte d’Eglise », expliquent ses biographes : « Elle commence à se concrétiser avec le pape François ».
Voici ce qu’en dit Mettepenningen sur la radio belge Radio1 :
« Au cours du long pontificat de Jean-Paul II il y a eu une tendance croissante à la centralisation de tout ce qui était imposé depuis le haut, avec la marge du freedom of speech (liberté de parole) qui se rétrécissait. C’est depuis 1996 qu’un groupe a été érigé à Sankt-Gallen par l’évêque de Sankt-Gallen, Ivo Fürer : un groupe de cardinaux et d’évêques d’Europe de premier plan qui trouvaient quelque part cette freedom of speech ensemble. Depuis 1999, le cardinal Danneels en a été membre lui-même ; avec Ivo Fürer il en a été le plus longtemps membre.
Personne n’en savait rien mais on avait des soupçons à Rome, où en fait on était not amused [« pas amusé » à la manière de la reine Victoria, NDLR] de savoir qu’il y avait ce groupe que nous avons appelé de Sankt Gallen dans la biographie – et que le cardinal lui-même, apparemment, appelle la mafia, mais c’est un nom affectueux, signe d’une certaine espièglerie… »
Interrogé sur le fait de savoir si « Bergoglio en faisait partie », le biographe répond :
« Non, c’est un réseau de cardinaux et d’évêques européens haut placés. Dans l’engagement de ce petit groupe qui voulait la réforme de l’Eglise, qui voulait la rendre plus proche du cœur des gens, on y est allé progressivement. Au début des années 2000, alors que la fin de Jean-Paul II était désormais prévisible, on a pensé de manière plus stratégique à ce qu’il allait advenir de cette Eglise après Jean-Paul II. Depuis la venue du cardinal Silvestrini dans ce groupe de Sankt-Gallen celui-ci a pris un caractère plus tactique et plus stratégique. C’est ce qui explique la déception chez le cardinal Danneels et bien d’autres personnes lors de l’élection du pape Benoît  XVI – car l’Eglise ne se réformerait pas sous Benoît XVI. Cela ne commence vraiment à se faire que sous le pape François. »
Dès avant ces réunions le cardinal Danneels n’était pas en odeur de sainteté à Rome : la biographie précise qu’il était sur le point de devenir président de la COMECE lorsqu’un coup de fil depuis le Vatican l’en a empêché.
Danneels avait été chargé en 1980 du synode spécial des évêques néerlandais au moment où il fallait mettre de l’ordre dans l’Eglise des Pays-Bas. A peine le synode achevé, Godfried Danneels allait participer au synode général des évêques où Ratzinger s’exprime de manière pessimiste sur le divorce et la déliquescence des mœurs. Danneels – déjà – lui répons qu’il faut « un nouvel équilibre entre la loi et la miséricorde ». C’était nouveau, relève la presse belge. C’est l’esprit qui prévalait à Sankt-Gallen.
Pourquoi Danneels a-t-il parlé de ce groupe, pourquoi maintenant ? Besoin de se montrer important ou victorieux ? A vrai dire, il semble qu’il y ait de sa part une volonté de réhabilitation : éclaboussé par les enquêtes policières sur les affaires de prêtres pédophiles, il a quitté son poste en 2010 sous un nuage sombre, son image liée à celle de cette ancienne Eglise qu’au fond il n’aime pas. En rattachant de manière aussi spectaculaire son nom à celui du pape François, bien-aimé des médias, Danneels redorerait-il son blason ?
On peut supposer qu’il n’a pas révélé les noms de ses confrères dans cette « mafia » autoproclamé sans leur accord, tout comme on peut imaginer qu’il s’est abstenu de parler de ceux qui ont préféré que le secret qui avait eu cours jusqu’alors et qui l’ont toujours gardé.
Benoît-et-moi en parle ici.

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19 septembre, 2015

La Chambre des représentants des Etats vote la fin des subventions au Planning familial à la suite des vidéos de trafic d’organes de fœtus

Planned Parenthood privé de subventions publiques aux Etats-Unis ? Ce serait l’asphyxie pour le principal pourvoyeur d’avortements du pays, et pourtant les membres de la Chambre des représentants n’ont pas hésité à voter cette mesure, vendredi, dans la foulée de la publication des vidéos qui révèlent un trafic d’organes de fœtus avortés auquel se livrent de multiples cliniques du Planning familial. Si le Sénat devait confirmer le vote – chose peu probable toutefois – ce seraient 235 millions de dollars économisés chaque année. Les élus leur ont donné une destination : la subvention des Federally Qualified Health Centers qui proposent des soins dans le cadre des programmes MediCare et MedicAid dans l’ensemble des Etats-Unis.
Les FQHC sont treize fois plus nombreux que les centres du Planned Parenthood, assurant un maillage bien plus serré du territoire, y compris en zone rurale, et ils reçoivent huit fois plus de patients pour toutes sortes de soins – hormis l’avortement, toutefois. Les 700 centres de Planning familial ont réalisé quant à eux 327.653 avortements en 2013. Même si les subventions publiques qui leur sont accordées ne sont pas censées couvrir les frais des avortements, elles maintiennent pourtant ces centres en activité et concourant ainsi indirectement au massacre des tout-petits.
Le vote des Représentants aura été sans appel : la proposition « Cessez de subventionner Planned Parenthood » (Defund Planned Parenthood Act of 2015) a recueilli 241 votes pour, 187 contre : trois Républicains ont voté contre la mesure, mais deux Démocrates ont rejoint les rangs des « pour ».
Il s’agit d’une mesure provisoire qui resterait en vigueur dans l’attente des conclusions de l’enquête du Congrès pour établir si la récolte et la distribution d’organes de bébés avortés par le Planned Parenthood contrevient aux lois fédérales qui empêchent que ces pratiques se fassent à titre onéreux. L’enquête déterminera également si, comme le suggèrent les vidéos mises en ligne par le Center for Medical Progress, des procédures interdites comme l’avortement par naissance partielle ont été utilisées pour assurer la « qualité » des organes et des  fœtus eux-mêmes, ou si des restrictions propres à certains Etats ont été contournées.
L’élue Marsha Blackburn a indiqué qu’il s’agissait de « protéger les plus vulnérables », avec tout le paradoxe que cela suppose : après tout, les bébés avortés sont déjà morts au moment de la « récolte » d’organes et si celle-ci est particulièrement révoltante, l’avortement lui-même l’est encore bien plus. Mais il s’agit de faire respecter au moins les lois telles qu’elles existent en ce qu’elles reconnaissent un statut spécifique à l’enfant à naître. Et plus encore, d’empêcher le Planning familial de se livrer, avec une désinvolture qui en dit long, à des trafic aussi odieux.
Une autre loi votée vendredi par la Chambre des représentants des Etats-Unis qualifie d’« assassinat » (meurtre avec préméditation) le fait de tuer un enfant né vivant en ayant survécu à une tentative d’avortement.
Ni l’un ni l’autre texte ne devrait passer l’obstacle du vote au Sénat ; de nombreux leaders provie et un groupe de près de 30 représentants républicains provie auraient préféré voir la proposition rattachée au texte sur le budget fédéral qui sera voté d’ici à la fin du mois.
Du côté du Sénat, on craint notamment une tactique de blocage de la part des Démocrates pour protéger les subventions au Planning en menaçant de geler les activités du gouvernement des Etats-Unis par le biais d’un veto présidentiel. Déjà utilisée, cette tactique relève de l’« extrémisme politique », s’insurge le représentant républicain Tim Huelskamp : « Prendre tout le gouvernement en otage pour protéger un seul intérêt, spécialement lorsqu’il s’agit du massacre à grande échelle d’enfants à naître et de la vente de leurs organes au plus offrant. »
Les défenseurs du Planned Parenthood se répandent en dénonçant les méchants provie qui veulent l’empêcher de fournir à des millions de femmes les soins gynécologiques qu’elles ne pourraient obtenir ailleurs. En 2012, Obama avait affirmé que les femmes « comptent » sur les centres de Planning pour obtenir des mammographies.
Abby Johnson, ancienne employée du Planning qui s’est convertie grâce à la proximité et à l’amabilité d’équipes provie, propose de démontrer une nouvelle fois qu’il s’agit d’un mensonge, en invitant les femmes à demander un rendez-vous pour une mammographie auprès du Centre du Planned Parenthood le plus proche de chez elles. Aucun ne dispose du matériel nécessaire…

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625.000 personnes ont déjà signé la “Filiale supplique” au pape François pour qu’il mette fin à la confusion morale entourant le synode. Et vous ?


Pour signer, cliquez ici

C’est le 29 septembre, fête de saint Michel Archange, que la Filiale supplique au pape François sur l’avenir de la famille sera officiellement présentée au Vatican. A ce jour, elle a été signée par plus de 625.000 personnes à travers le monde, parmi lesquelles 8 cardinaux, 170 évêques et un grand nombre de prêtres, religieux et personnalités de la société civile – ainsi que des non-catholiques qui reconnaissent le rôle de phare moral de l'Eglise. Elle a été lancée par 58 associations provie et pro-famille.
Avec une grande déférence, ils disent – nous disons, puisque j’ai eu l’honneur de signer cette supplique à ses débuts – l’inquiétude des catholiques devant la « révolution sexuelle qui mine progressivement l’existence même de la famille comme cellule de base de la société », alors qu’au moment du synode extraordinaire la lumière de l’enseignement de l’Eglise « a semblé vaciller face aux vents malsains de modes de vie propagés par des lobbies anti-chrétiens », avec l’idée de l’admission à l’Eucharistie de couples divorcés civilement remariés.
Ils en appellent au Saint-Père afin de demander sa « parole éclairante », seule capable « de faire refluer la confusion grandissant parmi les fidèles ». On peut lire le texte de la Filiale supplique ici.
Les mois ont passé et la confusion grandit. De nombreux intervenants au prochain synode – des cardinaux, des prélats, des « experts » en théologie » – ont multiplié les déclarations favorables à la communion pour les divorcés remariés (comme le cardinal Kasper) mais aussi à la reconnaissance des unions homosexuelles « stables » (comme le cardinal Schönborn), à la révision des enseignements de Humanae vitae (comme Mgr Bonny d’Anvers), et plus largement pour réclamer une approche morale nouvelle quant à l’exercice de la sexualité humaine.
« Les catholiques en général sont profondément perplexes. Alors que la révolution sexuelle continue de détruire l’innocence de nos enfants et de déchirer les familles, il se trouve des pasteurs à l’intérieur de l’enceinte sacrée de notre Sainte Mère l’Eglise pour publier des déclarations qui sapent et contredisent 2.000 ans d’enseignement constant de l’Eglise », note l’un des premiers signataires de la Filiale Supplique, le prince Bertrand d’Orléans-Bragance.
Le pape, Pierre est le roc sur lequel a été bâtie l’Eglise. Les portes de l’enfer ne prévaudront pas. Mais pour l’heure la confusion fait déjà d’affreux dégâts.
Il est encore temps de signer la Filiale supplique : signez.

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18 septembre, 2015

Mitis Iudex : le président de la commission de réforme, Mgr Pio Vito Pinto, veut qu’elle serve au « nombre démesuré » de personnes qui n’ont pas accès à la déclaration de nullité

Passé assez inaperçue en France, l’article publié le 8 septembre dernier à propos de Mitis Iudex par le président de la commission spéciale pour la réforme des procès matrimoniaux canoniques, Mgr Pio Vito Pinto jette une lumière sans équivoque sur l’objectif poursuivi par la simplification des procédures de déclaration de nullité. Non seulement il a dirigé la commission qui a travaillé pour le pape en vue de la publication de ses Motu proprio du même jour, mais il s’est exprimé dans L’Osservatore Romano, avec tout le poids que donne une parution dans le journal du Vatican. Or ce qu’il dit est lourd de sens : le prélat indique que l’objectif de la réforme est qu’il puisse y avoir davantage de déclarations de nullité.
« Voulue et décidée par le pape François », comme le dit le sous-titre de l’article à propos de la réforme, elle relève du « pouvoir des clefs » donné à saint Pierre par Notre-Seigneur Lui-même. L’article prend soin de rattacher les nouvelles pratiques aux procédures et réformes antérieures, pour affirmer que la réforme est dans la continuité des réformes de Benoît XIV et de saint Pie X et « dans le même esprit ».
Mgr Pio Vito Pinto s’explique : « La réforme du pape François, mue par le même esprit qui anime Benoît XIV et Pie X, ne se distingue cependant pas uniquement par une véritable refondation du procès canonique matrimonial, mais avant tout par les principes théologiques et ecclésiologiques qui le soutiennent. »
S’appuyant sur la 40e proposition finale du synode des évêques de 2005, Mgr Vito Pinto met en évidence la nature de ces principes : « Elle recommandait “d’approfondir ultérieurement les éléments essentiels pour la validité du mariage, en tenant compte aussi des problèmes qui surgissent dans le contexte de la profonde transformation anthropologique de notre temps, à cause de laquelle les fidèles eux-mêmes risquent d’être conditionnés, en particulier à cause d’un manque de formation”. »
C’est une citation incomplète, puisque la même proposition insistait sur le devoir de former les futurs couples et de « s’assurer au préalable qu’ils partagent réellement les convictions et les engagements indispensables pour la validité du sacrement du mariage ». Il s’agit donc de tout mettre en œuvre pour que le « manque de formation » n’aboutissent pas à ce que « des élans émotifs ou des raisons superficielles conduisent ceux qui se préparent au mariage à assumer une grande responsabilité pour eux-mêmes, pour l’Eglise et pour la société, qu’ils ne pourront ensuite honorer ».



Mgr Vito Pinto poursuit en invoquant également le soutien du cardinal Ratzinger, qui avait introduit l’instruction de la Congrégation pour la doctrine de la foi sur la pastorale des divorcés remariés en observant : « On devrait clarifier la question de savoir si vraiment tout mariage entre deux baptisés est ipso facto un mariage sacramentel. De fait, le Code lui-même indique que seul le contrat matrimonial « valide » entre baptisés est en même temps sacrement (cf. CIC, can. 1055, § 2). La foi appartient à l’essence du sacrement. »
En fait, il s’agissait de l’introduction d’un livre intitulé Sur la pastorale des fidèles divorcés remariés, publiée par la Librairie éditrice vaticane dans la collection Documents et études du dicastère, et non d’une instruction de la Congrégation pour la doctrine de la foi. Ce n’est pas tout à fait la même chose, d’autant que le cardinal Ratzinger ajoutait aussitôt : « Reste à éclaircir la question juridique, quant à savoir quelle évidence de “non-foi” aurait pour conséquence qu’un sacrement ne se réalise pas. »
A vrai dire si l’on poussait le raisonnement à bout on en arriverait à la situation où aucun athée, ni même aucune personne ayant perdu la foi, provisoirement même et en tout cas au moment de son mariage, ne pourrait contracter une union sacramentelle, bénie par l’Eglise avec une personne croyante. Et quid des mariages mixtes ? Suffirait-il de croire en Dieu ? Mais quel Dieu ?
Et que faire alors des mariages de non-chrétiens qui sont des mariages à part entière, sur le plan naturel : s’ils ont baptisés par la suite ils reçoivent de ce fait même la grâce du sacrement… La fidélité, l’indissolubilité, l’ouverture à la procréation sont, pour le mariage, de l’ordre de la nature.
Voilà bien des questions qui semblent avoir été laissées de côté et dont le cardinal Ratzinger suggérait qu’elles devaient être d’abord examinées.
Il devait y répondre lors de son dernier discours au tribunal de la Rote en affirmant : « Le pacte indissoluble entre un homme et une femme n’exige pas, afin d’assurer son caractère sacramentel, la foi personnelle des futurs époux ; ce qui est demandé, comme condition minimale nécessaire, est l’intention de faire ce que fait l’Église. » N’excluant pas les questions posées par ceux qui n’auraient « aucune trace de foi » (« disposition  à croire »), « ni aucun désir de grâce ni de salut », il précisait néanmoins ce que Jean-Paul II avait dit devant le même tribunal dix ans plus tôt : « Une attitude des futurs époux ne tenant pas compte de la dimension surnaturelle du mariage peut le rendre nul uniquement si elle porte atteinte à la validité sur le plan naturel, sur lequel est placé le signe sacramentel lui-même. » En notant qu’aujourd’hui ce bien même simplement naturel peut être « blessé » par le manque de foi.
Mgr Vito Pinto était présent lors de ce discours qui posait certes des questions mais évitait tout « automatisme facile ».
Mgr Vito Pinto assure que Benoît XVI et François partagent un « point d’analyse commun » à propos « du sacrement célébré sans foi de la part d’un grand nombre de divorcés remariés civilement, contraints à vivre dans les périphéries, loin des portes de nos églises ». Peut-être. On se souvient en effet de la sollicitude pastorale du pape émérite souhaitant, comme ses prédécesseurs, que ces personnes ne rompent pas avec l’Eglise, qu’elles conservent la pratique, dominicale notamment, qu’elles exercent les œuvres de charité, et qu’elles éduquent chrétiennement leurs enfants. Mais on se souvient aussi de ses discours à la Rote Romaine qu’il exhorta à plusieurs reprises de ne pas prononcer des nullités à la légère, l’invitant à plus de rigueur.
Il est vrai que Mgr Vito Pinto arrête là la comparaison. « Mais il y a une nouveauté essentielle qui met en évidence la mission propre du pape François. Ce n’est plus l’heure de l’analyse, c’est l’heure d’agir, de donner l’impulsion à cette œuvre de justice et de miséricorde attendue depuis trop longtemps, en réordonnant la pratique pastorale et canonique qui est substantiellement en vigueur depuis un peu moins de trois siècles. C’est ce qu’annonçait François au début de son pontificat, le 28 juillet 2013, lors de la conclusion des JMJ à Rio de Janeiro. »
Pour comprendre, poursuit le prélat, il faut rappeler que l’un des points centraux du pontificat est celui-ci : « L’Evangile du Christ met les pauvres au centre. »
Il explique un peu plus loin : « Ainsi François, avec cette loi fondamentale, donne-t-il le véritable coup d’envoi à sa réforme : en mettant au centre les pauvres, c’est-à-dire les divorcés remariés tenus au loin ou considérés comme tels, en demandant aux évêques une véritable metanoia. C’est-à-dire une “conversion”, un changement de mentalité qui les persuade et les encourage à  répondre à l’appel du Christ, présent dans leur frère, l’évêque de Rome, en passant du nombre restreint de quelques milliers de nullités à celui, démesuré, des malheureux qui pourraient obtenir la déclaration de nullité – en raison de l’évidence absence de foi en tant que passerelle vers la connaissance et donc la libre volonté de donner le consentement sacramentel – mais il sont laissés dehors par le système en vigueur. »
Un nombre « démesuré », vraiment ? Ne s’oriente-t-on pas vers l’« automatisme facile » ? Au nom d’une « metanoia », d’une « conversion » non pas au Christ, la seule qui vaille, mais à un changement de mentalité qui leur permette de prononcer un nombre « démesuré » de nullités.



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16 septembre, 2015

Maltraitance et persécution aux Pays-Bas : une femme néerlandaise privée de son droit d’assister à la messe traditionnelle par son curateur

Madame H.A.W. de Rijk-van der Moolen, 90 ans, est une femme néerlandaise et catholique, attachée à la forme extraordinaire du rite romain. Voilà des années qu’elle fréquente assidûment l’église Sainte-Agnès d’Amsterdam, desservie par la Fraternité Saint-Pierre. Mais depuis quelque temps elle est privée de son droit d’y pratiquer sa religion par son curateur, de concert avec la maison de soins où elle finit ses jours. Et ce malgré l’intervention des responsables de la paroisse, ses propres protestations, et l’accord avec les responsables de l’établissement Nieuw Vredeveld qui s’étaient engagés, lors de son entrée, à respecter sa liberté religieuse et notamment son droit d’aller à la messe dans l’église de son choix. Mme de Rijk est véritablement victime de maltraitance, et même de persécution en raison de sa foi…
C’est le 15 août, fête de l’Assomption de la très sainte Vierge Marie, que les responsables de la paroisse personnelle Saint-Joseph chargée des célébrations à Sint-Agnes, ont écrit une lettre recommandée, cosignée par plus de 130 fidèles, au curateur de Mme de Rijk, pour protester contre cette situation où elle se voit interdire d’aller à cette messe traditionnelle où elle ne manquait de se rendre les dimanches et jour de fête.
Non seulement Mme de Rijk est privée de son droit de pratiquer sa religion comme elle l’entend, mais en outre, sur décision de son curateur, elle subit toutes les semaines une pression inouïe, aussi bien de la part du personnel soignant, des infirmiers que des bénévoles qui s’occupent des personnes âgées de Nieuw Vredeveld, afin qu’elle les accompagne au culte protestant que l’on y célèbre le vendredi. Parfois ils s’y mettent à trois…
Pourtant, il avait été clairement indiqué lorsque la patiente avait été inscrite dans la maison de soins qu’elle souhaitait fréquenter l’église, et recevoir les soins spirituels du prêtre de son choix, et qu’elle n’avait aucun intérêt pour les activités pastorales d’une quelconque autre dénomination.
Les semaines ont passé. Le curateur, une certaine Brigitte Goedhart de Goedhart Amsterdam B.V., n’a pas jugé bon de répondre aux demandes concernant la privation de liberté et l’atteinte à la liberté religieuse de Mme de Rijk. Le 8 septembre, l’abbé Kromann Knudsen de la Fraternité Saint-Pierre a cherché à joindre Mme Goedhart à son cabinet, par téléphone. Elle n’était pas joignable ; on lui indiqua qu’elle rappellerait. Mais… rien. Le lendemain, une nouvelle lettre recommandée fut envoyée. Depuis lors, toujours rien. Mme Goedhart refuse de prendre contact avec la paroisse.

Brigitte Goedhart, qui a été chargée par un tribunal de la curatelle de Mme de Rijk, est théoriquement responsable de la défense de ses intérêts. Aussi la vieille dame, ne sachant plus à quelle porte frapper, a-t-elle pris sur elle de téléphoner à son curateur. Ne serait-ce que pour avoir des explications… Elle a appelé deux fois. Au total, les coups de fil ont duré moins de 90 secondes. Trop pour le cabinet Goedhart… Aussitôt, Mme Goedhart a appelé la direction de la maison de soins pour exiger que le téléphone de la vieille dame soit saisi pendant plusieurs jours.
Elle s’est ainsi vue privée de son seul lien avec le monde extérieur. Un véritable choc pour cette dame qui pour être en bonne forme physique – et parfaitement capable de se rendre dans une église en dehors de sa résidence – n’en est pas moins fragile psychologiquement. Elle est entrée en résistance à sa façon, de la seule manière qui lui reste : en refusant tous les soins, toute aide au moment de la toilette, de l’habillage, des repas… Elle était agitée et profondément angoissée.
Là encore, la maison de retraite et le curateur ont refusé de réagir et de fournir la moindre explication à la paroisse de Mme de Rijk ou à ses amis.
Ceux-ci ont décidé d’en appeler à l’opinion publique, soulignant que Mme de Rijk est victime d’une grave maltraitance, à un moment de sa vie où il lui est impossible de se défendre elle-même.
On peut réagir et apporter son soutien à Mme de Rijk et contre la « violence spirituelle » dont elle est victime en écrivant à stopgeestelijkgeweld@agneskerk.org.


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13 septembre, 2015

Mgr Franz-Jozef Bode, délégué allemand au synode, veut une bénédiction des remariages et des unions homosexuelles

Mgr Franz-Josef Bode. La soutane filetée de
violet suffit-elle à faire l'évêque ?
L’évêque d’Osnabrück, Mgr Franz-Jozef Bode, vient à son tour de s’exprimer de manière très ouverte sur les changements que certains attendent du synode sur la famille. Il fait partie des trois délégués choisis par l’Eglise catholique d’Allemagne pour se rendre à Rome au mois d’octobre. Dans un entretien accordé à l’agence Katholischen Nachrichten-Agentur, reprise notamment par DomRadio.de, le prélat allemand approuve à sa façon les remariages, les unions homosexuelles en insistant sur leurs points positifs et en plaidant pour leur bénédiction par l’Eglise. Bénédiction privée, mais qui s’adresse aux couples en tant que tels.
Je dois encore au blog de Mathias von Gersdorf cette information inquiétante : inquiétante parce que depuis le synode extraordinaire d’octobre dernier, les objectifs réels de certains pères synodaux sont de plus en plus clairement exprimés, sans crainte. L’opposition frontale vis-à-vis de l’enseignement de l’Eglise ne cherche plus à se dissimuler dans le « cheval de Troie » de l’attention pastorale à l’égard des divorcés « remariés », comme le disait le cardinal Pell peu après le synode extraordinaire.
Mgr Bode invoque les enquêtes qui ont eu lieu parmi les fidèles, expliquant que les « opinions » ont évolué sur les enjeux. On s’appuiera donc sur l’avis des fidèles pour faire évoluer la pratique à tel point qu’il deviendra impossible de faire semblant de ne pas vouloir modifier la doctrine.
Interrogé sur la possibilité d’autoriser les divorcés « remariés » à communier ; Mgr Bode a déclaré :
« Le mariage est indissoluble, ainsi le veut Jésus. Le mariage sacramental crée un lien qui n’est pas facile à dissoudre. Mais la faiblesse humaine fait que cette relation peut se casser, échouer. Les personnes peuvent alors se trouver dans une nouvelle relation, plus mature, mais qui sacramentellement n’a pas la même valeur que la première. La question est de savoir si cette nouvelle réalité, qui peut mieux exprimer l’alliance de Dieu avec les hommes que la première, doit toujours provoquer l’exclusion de l’accès à la confession et à la communion. Nous devons tenir compte des circonstances qui ont conduit à la rupture du mariage. Aujourd’hui, nous traitons tout le monde de la même manière, sans nous préoccuper de savoir si l’un ou l’autre porte la faute de la rupture ou non. En outre, cette question est liée à la manière dont nous comprenons l’Eucharistie. Celle-ci est-elle vraiment la représentation de la parfaite unité de la foi et de l’Eglise ou est-elle destinée à aider les gens dans leur vie, avec leurs blessures ? Que les gens ne puissent les exprimer dans la confession et en obtenir le pardon, je trouve cela encore plus difficile que la question de la communion. »
A propos des homosexuels, il affirme : « Le Catéchisme dit clairement que nous ne devons pas discriminer à leur égard. Tant pour eux que pour ceux qui cohabitent avant le mariage, il s’agit de reconnaître leurs forces et pas seulement leurs faiblesses et leurs déficiences. Il ne faut pas pour autant mettre sur le même plan unions civiles et mariage. Pour nous, le mariage est la relation entre un homme et une femme, qui peut produire des enfants. L’Eglise peut aider les couples au sein d’une union civile par des entretiens, par un accompagnement positif. On ne peut pas les traiter d’une manière qui les fasse assimiler au mariage. Mais on peut les accompagner sur leur route avec la prière et par une forme de bénédiction privée. »
« Où sont la loyauté et la fidélité, peut-il y avoir une reconnaissance de la part de l’Eglise ? », demande le journaliste.
Réponse de Mgr Bode : « La reconnaissance de ce qui est vécu. Il ne s’agit pas d’un sacrement. Mais à partir du moment où j’adopte une ouverture fondamentale, sans être dans une posture du tout ou rien, cela vaut aussi pour l’homosexualité. Cela dépend évidemment des circonstances culturelles et politiques. Même le dernier synode a mis en lumière les différences qui existent au sein de l’Eglise universelle. C’est pourquoi il fait sans doute prendre des chemins différents. »
Ces différences, souligne-t-il, sont surtout sensibles pour l’homosexualité, la « conception fondamentale du mariage et de la famille » étant, elle, unanimement partagée. Une allusion à peine voilée à l’Afrique ? Ici les Allemands de la tendance Kasper marchent sur des œufs, s’exposant à l’accusation de « racisme » s’ils minimisent la réaction africaine aux nouveautés qu’ils mettent en avant… Aussi Mgr Bonny annonce-t-il : « Dans nos recommandations, nous garderons les portes ouvertes aux solutions pastorales locales », avec peut-être « des pouvoirs propres pour chaque prêtre » confronté à son devoir pastoral à l’égard des divorcés remariés. « Cela fait des années que cela se fait dans des diocèses qui indiquent aux prêtres l’attitude à avoir. Je souhaite que cela se fasse de manière encore mieux fondée théologiquement. Nous avons presque toujours à l’esprit ce que dit le dogme de la pastorale, plus rarement ce que dit la pastorale à propos du dogme. Il y a pourtant un dialogue, une relation plus profonde. »
Il espère un dialogue franc au synode, où les choses seront exprimées sans détours, sans savoir « jusqu’où on pourra aller en trois semaines ». S’il n’en tient qu’à lui, très loin du point de départ de la doctrine catholique…

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Le “Daily Mail” donne un nom à un ovule fécondé au stade de deux cellules : c’est Jaycie, conçue in vitro

Le journal populaire anglais Daily Mail publiait le 27 août les photos de l’itinéraire d’une jolie petite fille conçue in vitro depuis sa fécondation jusqu’à ses 15 mois. Ce sont les parents de la petite Jaycie qui ont décidé de publier son album de naissance : pour la plupart des enfants, hormis une éventuelle échographie, tout commence avec un petit être fripé doté d’orteils format petits pois, et dans le meilleur des cas, de cheveux.
Pour Jaycie, la fécondation in vitro a permis de prendre des clichés dès les tout premiers moments de sa vie, avant même son implantation. La clinique de fertilité qui a réalisé l’intervention a envoyé le « film » des premiers jours de la fillette à ses parents qui l’ont regardée avec émotion grandir : deux cellules, puis quatre, puis huit et ainsi de suite.
Il n’est venu à personne l’idée de leur dire qu’il ne s'agissait que d’un amas de cellules. Ils savent qu’ils l’ont vu dès le début de sa vie sur leur écran de télévision. Le médecin, Simon Fishel, a commenté les images en exprimant « l’émerveillement » qu’elles font naître « devant le mystère magique de la conception et du développement humains ».
Le Daily Mail publie une série de photos : « Jaycie moment de la fécondation », « Jaycie à 2 cellules » ; « Jaycie à 8 cellules »… Et puis après la naissance : « Jaycie à deux jours. »
Jaycie, tout juste. Ces deux cellules de départ, c’est elle et personne d’autre. Toute l’information est là. Comment ne pas faire le lien avec l’avortement et son langage pipé de ses partisans qui refusent de parler d’enfant à naître, de bébé, d’être humain ?
Hélas, l’histoire est moins belle qu’elle n’y paraît. Si l’on ne peut que se réjouir et s’attendrir devant la petite fille qui a vu le jour, cela ne dispense pas de s’interroger devant la technicité de sa conception in vitro.
Même le film de ses tout premiers jours a son côté amer : les clichés ont été pris toutes les vingt minutes non seulement d’elle, mais de tous les embryons fécondés au moment de la procédure : c’est sous le microscope que les médecins ont décidé lequel d’entre eux leur semblait avoir la meilleure chance de s’implanter. Le choix est tombé sur Jaycie. Et les autres ? L’histoire ne le dit pas. Peut-être existe-t-il aussi des films de ses frères et sœurs… Détruits, congelés, ou utilisés pour la recherche, qui sait.
Quant aux heureux parents, Paula Chapman, 37 ans, et Paul Jones, 34 ans, ils vont s’attaquer désormais à leur deuxième projet, ayant réussi à réaliser le premier, la naissance d’un enfant. Ils vont se marier.

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Mgr Bonny s’en prend à “Humanae vitae”. L’envoyé de la Belgique au synode critique le concept même de loi naturelle

Mgr Johan Bonny, favori de la presse belge pour
remplacer Mgr Léonard comme primat de Belgique
L’évêque d’Anvers, à moins de deux mois du synode sur la famille auquel il participera en tant qu’envoyé de l’Eglise catholique en Belgique, s’en est pris dans un livre collectif à l’enseignement traditionnel sur la sexualité humaine, la contraception et jusqu’au concept de loi naturelle qui ne s’accorde pas, selon lui, avec la multiplicité des histoires et des cheminements de chacun. Mgr Johan Bonny s’oppose frontalement à Humanae vitae – ce texte si largement oublié déjà dans les documents officiels sortis du synode extraordinaire en octobre dernier.
Mgr Bonny avait déjà à plusieurs reprises rallié la cause d’une modification de l’enseignement pérenne de l’Eglise, proposant même une forme de « reconnaissance » des unions homosexuelles (voir ici et ici). Sa nouvelle intervention s’est faite sous forme de contribution à un livre publié par l’édieteur allemand Herder Verlag, Zerreißprobe Ehe (« le mariage à l’épreuve »), sous le titre : Le synode des évêques sur la famille : les attentes d’un évêque diocésain. Le livre est préfacé par le cardinal Lehmann.
L’encyclique Humanae vitae, soutient-il, n’a pas recueilli le « consensus » des évêques, raison pour laquelle elle a été dès sa publication à l’origine de « tensions, des conflits et de fractures ». Mgr Bonny regrette que l’Eglise ne laisse pas davantage de place à la « conscience individuelle » des fidèles en ce qui concerne « les méthodes de planning familial et du contrôle des naissances » et il espère que le synode sur la famille saura corriger tout cela.
« Toutes les constitutions et tous les décrets du Concile Vatican, y compris les plus difficiles, ont finalement été acceptés dans le cadre d’un consensus. Il ne restait presque rien de cette collégialité trois ans plus tard, lorsque Humanae vitae a paru. Que le pape rendrait un jugement concernant les problèmes de « la population, la famille et les naissances », le Concile l’avait prévu. Mais qu’il allait ignorer la recherche collégiale du plus large consensus possible, le Concile ne l’a pas prévu. »
C’est une « déchirure qui ne doit pas durer », selon Mgr Johan Bonny.
On notera que son idée de la « collégialité » est celle d’une sorte de démocratie épiscopale, où la fidélité à la tradition qui assure à l’Eglise de se conformer à l’enseignement de son Chef, le Christ, peut passer par pertes et profits. C’est le péché commun à toute forme de démocratie positiviste : elle ne se soucie pas de la vérité, faisant toujours primer la majorité numérique.
Plus largement, Mgr Bonny conteste l’enseignement traditionnel de l’Eglise sur la sexualité et le caractère peccamineux – « intrinsèquement désordonné » – des actes homosexuels. « Le progrès scientifique nous permet de modifier ce point de vue. D’abord, on sait que l’homosexualité existe aussi dans le monde animal. » C’est oublier la différence de nature entre l’homme doué de raison et l’animal, qui n’a pas de responsabilité morale, n’ayant pas de liberté… Après tout, les animaux volent, tuent, torturent, abandonnent leur progéniture ou la dévore sans que cela justifie de semblables comportements humains.
Mgr Bonny affirme pourtant que selon « saint Thomas, l’homme et la femme s’attirent l’un l’autre par un instinct naturel, comme cela est le cas avec tous les autres animaux. L'attraction à l’égard di sexe opposé est universelle et ne connaît pas d'exceptions. Selon cette approche, une action contre l'inclination hétérosexuelle représente une rupture consciente de l'instinct naturel ; d’où vient le concept d'un “péché contre la nature”, comme l'apôtre Paul l’a répété. » Les « progrès scientifiques » indiqueraient donc  que saint Paul s’est trompé tout comme saint Thomas – sauf que le péché contre nature est celui qui va contre la propre nature de l’homme, à comprendre dans sa différence spécifique par rapport à l’animal : être doué de raison et de liberté.
Mais pour Mgr Bonny, « dans notre culture personnaliste, l’interdiction des relations homosexuelles est considérée comme une discrimination inacceptable : il y aurait donc des hommes et des femmes qui n’ont pas le droit de vivre leur sexualité, pour la seule raison qu’ils ne vivent pas de la même manière que l’immense majorité des gens ! », s’exclame-t-il.
C’est dans ce contexte qu’il qualifie lui-même de « personnaliste » que Bonny rejette la « loi naturelle » comme fondement de la moralité parce qu’elle considère certains actes comme bons ou mauvais indépendamment de l’histoire et de la biographie personnelle des individus. C’est le relativisme moral : s’il est vrai qu’une personne ne pèche pas nécessairement en posant un acte mauvais, lorsqu’il n’a pas conscience de faire le mal par exemple, cela n’autorise pas à faire disparaître la distinction objective entre le bien et le mal. Et encore moins à laisser cette appréciation, devenue changeante et subjective, aux hommes – à moins de leur dire « Vous serez comme des dieux » !
Il va de soi que Mgr Bonny propose de mettre au rebut toutes les exigences de l’Eglise en matière de l’exercice sexualité : il le fait en rejetant toute forme d’interdit général qui ferait porter à l’Eglise une « énorme responsabilité » : « Nous savons désormais que l’interdit imposé de l’extérieur sur la pratique sexuelle provoque des déplacements inconscients des émotions correspondantes : cela peut conduire à des conséquences désastreuses – alcoolisme, drogue et autres abus, maladies psychosomatiques, problèmes relationnels, intolérance, agressivité, autoritarisme, etc. »
Pour vivre heureux, vivons couchés – avec qui bon nous semble !
Toutes les citations rapportées ci-dessus proviennent du blog de Mathias von Gersdorff et de LifeSiteNews.

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