18 mai, 2016

Une interview exclusive du cardinal Burke : “Si nous ne connaissons pas notre foi nous courons certainement le risque de perdre notre salut”

Au lendemain du “Rome Life Forum” des organisations pro-vie et pro-famille regroupées par Voice of the Family, où il a été beaucoup question de l'Exhortation apostolique Amoris laetitia, et de la Marche pour la vie de Rome, le cardinal Raymond Leo Burke a bien voulu répondre à mes questions lors d'un entretien chez lui, à deux pas de la place Saint-Pierre. 
A ma question de savoir s'il est possible de faire une lecture critique d'Amoris laetitia, le cardinal Burke a répondu : « Je ne crois pas qu'il puisse en être autrement », dans la mesure où le pape François a lui-même indiqué que le document comprend de nombreuses réflexions personnelles qui à ce titre ne peuvent être considérées comme faisant automatiquement partie du magistère.
Le cardinal Burke m'a parlé du salut éternel (on peut être « condamné pour toujours »…), du fléau de la contraception, la la haute vocation à la virginité et de bien d'autres thèmes devenus aujourd'hui brûlants dans un contexte où les catholiques fidèles sont troublés par certains textes issus de Rome.
Je le remercie tout particulièrement d'avoir bien voulu « viser » le texte original de cet entretien mené en anglais, qui paraît simultanément avec cette publication sur LifeSiteNews, et d'avoir fait de même pour la traduction française de l'entretien que voici.
Les rencontres avec Son Eminence le cardinal Burke sont toujours des moments de joie et d'admiration devant sa sereine et courageuse affirmation de la foi catholique. Il nous avait parlé le samedi après-midi 7 mai lors du colloque de Voice of the Family de l'appel au martyre que reçoit tout chrétien pour témoigner de son adhésion au Christ. Une joie teintée de gravité et de tristesse : comme lors de cet entretien du 9 mai 2016, le cardinal Burke n'a pas caché sa préoccupation devant la situation actuelle. – J.S.

Le cardinal Burke lors de sa conférence à
“Voice of the Family” le 7 mai à Rome.
© photo : Olivier Figueras
— Eminence, vous avez parlé haut et fort de la nécessité de sauvegarder le véritable enseignement de l’Eglise sur le mariage, la famille et la sexualité humaine. Cet enseignement est-il suffisamment connu des catholiques ?
— Non, il n’est pas assez connu. Cela fait déjà plusieurs décennies que nous souffrons, au sein de l’Eglise, d’une catéchèse très insuffisante, et aussi d’une certaine tendance, dans la prédication, à éviter de faire une présentation systématique de la foi. Cela a laissé de nombreux catholiques dans l’ignorance de leur foi catholique, et même des enseignements de la loi morale, qui constitue une part importante de notre foi catholique. Et ainsi on en arrive à ce que dans un monde qui devient de plus en plus insensé dans sa rébellion contre Dieu et sa Loi, les catholiques sont mal armés pour répondre et pour faire leur devoir en défendant la foi pour la rédemption du monde.
— Que conseilleriez-vous aux catholiques de lire et de méditer avant d’entrer dans la vie adulte et sur quels points faudrait-il insister au cours des préparations au mariage ?
— J’exhorterais tous les catholiques à lire le Catéchisme de l’Eglise catholique qui constitue le présentation systematique de notre foi catholique, et s’ils n’ont pas le temps de lire le Catéchisme en entier, qu’ils lisent au moins le Compendium, en se référant au Catéchisme complet pour davantage d’explications sur des points qu’ils auraient pu ne pas comprendre. Cela est crucial aujourd’hui. Notre foi est notre salut et si nous ne connaissons pas notre foi nous courons certainement le risque de perdre notre salut. Cela signifie pour chacun de nous le salut éternel, mais aussi notre bonheur ici-bas, qui est une anticipation de la plénitude de ce bonheur dans le monde à venir.
Mais pour ce qui est de la préparation au mariage, je crois qu’il faut insister le plus sur les biens fondamentaux du mariage – en d’autres termes, l’union entre un homme et une femme, qui est fidèle. Et il nous faut insister sur la fidélité, une vertu qui à beaucoup d’égards est fréquemment violée dans notre culture. Deuxièmement, le mariage est pour la vie. Et troisièmement, il est par sa nature même procréateur. Il faut aussi insister, auprès de ceux qui se préparent au mariage, sur le fait que la vie conjugale est une participation à la vie divine. Elle reflète l’amour des trois Personnes de la Sainte Trinité : il est fidèle et durable, et il donne la vie.
Par conséquent, il faut insister sur le fait que l’amour propre au mariage est le mieux compris et le
plus efficacement nourri à travers notre communion avec Dieu dans la prière et par les sacrements : par dessus tout, la sainte Eucharistie. C’est donc sur cela qu’il faut le plus insister. Ensuite, il me semble important d’aider les jeunes à reconnaître quels sont les aspects de notre culture qui menacent particulièrement le bien du mariage, afin qu’ils soient vigilants, et qu’ils se gardent par rapport à ces influences qui les conduiraient à trahir la vérité de leur mariage.
— Personne n’imaginerait que l’on puisse rompre le lien entre une mère et son enfant, ou entre un père et son enfants : est-ce un lien du même ordre qui existe entre un homme et une femme mariés ?
— Evidemment. En réalité, le lien entre un père et une mère et leurs enfants est un lien constitué par l’amour réciproque du père et de la mère. Un enfant ne peut grandir ni se développer correctement à moins que son père et sa mère ne lui communiquent l’amour qu’ils ont l’un pour l’autre. Nous en avons absolument besoin pour notre croissance et pour notre développement : avoir l’amour d’un père et d’une mère, et que cet amour soit communiqué par les deux parents.
— En ces temps de divorce omniprésent et de mariages brisés, quel est le rôle joué par la contraception artificielle, et pensez-vous que l’Eglise puisse inverser le courant par rapport à la mentalité contraceptive ?
— Le rôle joué par la contraception artificielle est fondamental et létal, car ce qu’elle fait, c’est de diminuer l’amour entre le mari et la femme en mettant de côté la totalité de l’amour qui inclut l’union conjugale, qui elle-même comprend toujours le grand don de la procréation : la couronne de l’union du mariage, c’est le don des enfants. Par conséquent, lorsqu’une mentalité contraceptive s’y immisce, cet amour est déformé. Et de fait, nous voyons qu’on utilise l’argument selon lequel l’union sexuelle sans sa dimension procréatrice est maritale pour justifier l’activité sexuelle entre deux personnes de même sexe, et ainsi de suite, car ils disent :  « Eh bien, c’est une activité aimante même si elle ne donne pas la vie. » Mais il s’agit d’un abus de l’union conjugale : l’union conjugale ne peut exister qu’entre un homme et une femme unis dans l’amour. Et donc la  mentalité contraceptive est à la racine de nombre des plus importantes menaces contre le mariage aujourd’hui.
L’Eglise, pour autant que je sache, est la seule institution qui a continué de proclamer le caractère intrinsèquement mauvais de la contraception, de telle sorte qu’elle est appelée plus que jamais, aujourd’hui, à défendre la vérité par rapport à l’union conjugale et sa nature fondamentalement ordonnée au don de la vie. Je crois très fortement que le bienheureux pape Paul VI a pris acte de cela en 1968, alors même qu’une formidable pression s’exerçait sur lui, de la part de  « théologiens de premier plan », de théologiens moraux, afin qu’il assouplisse l’enseignement de l’Eglise et même qu’il le modifie. Il est resté attaché à l’enseignement de l’Eglise de manière héroïque – grâce en soit rendue à Dieu. Puis son successeur, saint Jean-Paul II, après le bref pontificat de Jean-Paul Ier, a consacré une si grande partie de son magistère à l’illustration de la vérité que contient l’encyclique du bienheureux Paul VI, Humanae vitae…
— Un grand nombre de péchés répétitifs et d’infidélités habituelles qui nous coupent de la grâce sanctifiante, mais qui peuvent être absous dans la confession ; pourriez-vous nous expliquer pourquoi les divorcés  « remariés » ne peuvent obtenir l’absolution sans décider de se séparer ou à tout le moins de vivre « comme frère et sœur » ?


— Il faut ici faire la distinction entre le péché individuel – par exemple, un acte individuel où l’on manque à la fidélité – et le fait de vivre publiquement dans un état qui viole cette fidélité. En premier lieu, on peut dire que dans l’acte individuel il y avait une quelconque force de la passion, une pression, ou toute chose qui a pu dans une certaine mesure diminuer la culpabilité. On ne peut pas en dire autant d’un état, car en ce cas, une personne décide librement de vivre avec une autre comme mari et femme alors même que l’un ou l’autre est lié, ou que les deux sont liés par un mariage. Faire la confusion entre ces deux situations est très dommageable. Ainsi l’individu qui chute et qui va se confesser, avec un vrai repentir et le ferme propos de s’amender, de ne pas recommencer, peut être absous. Mais si on va se confesser pour s’accuser du péché d’infidélité, quand on a l’intention de continuer de vivre dans cette situation, alors il manque un élément essentiel du repentir – le ferme propos de s’amender – et par conséquent il ne peut y avoir d’absolution ni, bien sûr, la possibilité de s’approcher de la Sainte Communion.
On parle d’une solution au for interne ; en d’autres termes, une solution à l’intérieur du sacrement de Pénitence. Il n’existe qu’une solution de cette sorte : il s’agit qu’au sein du sacrement de Pénitence, l’homme et la femme s’accordent pour vivre comme frère et sœur ; en d’autres termes, qu’ils s’engagent à observer la continence et qu’ils respectent la fidélité au mariage par lequel ils sont liés par ailleurs. Alors ils reçoivent la permission de recevoir les sacrements, mais seulement dans un lieu où cela ne causera pas de scandale. En d’autres termes : dans un lieu où les gens ne connaissent pas leur situation.
On constate dans cette discipline de l’Eglise – très ancienne – combien la vérité sur le mariage est formidablement importante pour l’ensemble de la vie de l’Eglise, et comment celle-ci sauvegarde cette vérité. Je connais de nombreuses personnes dont le mariage a échoué, et qui consacrent le restant de leurs jours à vivre dans la fidélité à leur union conjugale, alors même que leur partenaire conjugal les a abandonnées. A la fin elles me disent très clairement que c’est dans fidélité qu’elles trouvent leur bonheur.
— Votre première réaction à Amoris laetitia a été de dire que nous devions écouter le pontife romain avec respect, mais que tous ses dires et tous ses écrits ne font pas partie du « magistère infaillible ». Cela signifie-t-il que, respectueusement, nous pouvons faire une lecture critique de l’Exhortation post-synodale, voire que certains de ces éléments sont ouverts à une interprétation non orthodoxe ?
— Je ne crois pas qu’il puisse en être autrement, car le pape lui-même dit que le document est constitué par ses réflexions à la suite de l’expérience du synode, et ses réflexions sont personnelles. L’Eglise n’a jamais tenu que tout ce que dit le pape, ou que toutes ses réflexions font partie du magistère. Enseigner dans l’Eglise est une affaire très grave où l’on comprend que le Pape ne parle pas de manière personnelle, mais en tant que successeur de saint Pierre. Et donc, il faut lire le document de cette manière. Certaines personnes m’ont critiqué pour avoir dit que le document ne fait pas partie du magistère ; elles ont dit qu’il s’agissait d’une Exhortation apostolique post-synodale qui à ce titre doit faire partie du magistère. Mais ce n’est pas le titre du document qui lui donne la qualité de magistère. Il faut lire le contenu, et une fois cela fait, on voit que ce document doit être lu de manière critique, à la lumière du Catéchisme, à la lumière du magistère de l’Eglise. Les éléments qui soutiennent le magistère de l’Eglise et l’expriment pleinement sont très bien, mais il peut y avoir d’autres choses, qui sont les réflexions du Saint-Père, mais qui ne relèvent pas du magistère.
— De nombreux catholiques sont troublés par le texte mais hésitent à exprimer leurs doutes et même leurs inquiétudes parce que l’auteur en est le pape. Que leur recommanderiez-vous de faire ?
— J’en pense, personnellement, que nous n’avons pas été accoutumés à ce type d’écrit de la part du Saint-Père. Par le passé, le Saint-Père parlait très rarement, il écrivait très rarement, et c’était toujours avec une grande attention au fait qu’il est le Vicaire du Christ sur terre et par conséquent, que chaque expression de la foi devait être fidèle à la vérité de son magistère. Je parlais récemment avec un cardinal qui a été très proche du bienheureux Paul VI dans son travail, et il m’a raconté comment, même pour ses homélies, le Pape les reprenait et les reprenait encore, avant leur publication, car, comme il le reconnaissait ouvertement, sa responsabilité était très grave.
Le pape François a choisi de parler et d’écrire d’une manière où semble exister une sorte de mélange entre la présentation de l’enseignement de l’Eglise et celle de ses propres réflexions, souvent dans un langage très familier, de telle sorte qu’il est parfois même difficile de savoir exactement ce qu’il veut dire. Et ainsi je pense que nous devons nous rendre compte de ce que nous avons ici une forme d’écrit papal différent, et que nous avons tous les outils au sein de notre foi pour comprendre correctement ce type d’écrit, qui ne nous est pas familier. Mais adopter la position, par exemple, selon laquelle ce document qui n’a pas été écrit de la même manière que des documents comme Evangelium vitae, ou Familiaris consortio qui était également une Exhortation apostolique post-synodale, fait partie du magistère de la même manière que ceux-ci n’est tout simplement pas vrai. Il est écrit d’une manière fort différente.
En ce sens également, je crois qu’il est très important que lorsqu’on lit le document de manière critique, l’on demeure toujours respectueux à l’égard de la personne du pape. Se laisser aller à un manque de charité à l’égard de n’importe quel frère chrétien, et d’une manière prééminente, à l’égard du Pontife romain, est totalement inconvenant et inacceptable.
— En particulier la question de la damnation éternelle semble avoir été laissée de côté : « Personne ne peut être condamné pour toujours parce que ce n’est pas la logique de l’Évangile. » Même si la miséricorde de Dieu veut atteindre chaque homme, n’est-il pas possible à l’homme de refuser la grâce et de choisir l’enfer ?
— Évidemment. L’Eglise l’a toujours enseigné. Dieu respecte notre liberté et par conséquent on peut avoir le cœur dur, même au moment de la mort. Le Christ Lui-même en a parlé dans l’Évangile. La logique de l’Évangile est celle-ci : Dieu veut sauver tous les hommes, il n’y a absolument pas de doute là-dessus. Il a envoyé son Fils unique pour sauver tous les hommes. Mais les hommes demeurent libres et certains d’entre eux rejettent la Rédemption, et s’ils le font, ils méritent la damnation éternelle : si vous rejetez le salut, comment être sauvé ?
— En parlant des divorcés « remariés », certains prêtres disent que dans certaines situations concrètes il est difficile de dire qu’ils vivent « dans le péché ». L’exhortation dit : « Il n’est plus possible de dire que tous ceux qui se trouvent dans une certaine situation dite “irrégulière” vivent dans une situation de péché mortel. » Comment devons-nous interpréter cela ?
— La seule manière de l’interpréter est celle-ci : s’ils vivent dans ce qui paraît être un état de péché mais qu’en réalité ils ne pèchent pas, en d’autres termes s’ils vivent comme frère et sœur, alors c’est exact. Mais s’ils ont des rapports conjugaux, cela est objectivement peccamineux et il ne peut pas en être autrement. Cela ne peut pas ne pas être un péché et être un péché en même temps. Objectivement, avoir des relations sexuelles avec une personne qui n’est pas votre époux est soit de la fornication, soit un adultère.
— En tout cas, il faudrait une bénédiction de cette union.
— Évidemment ! Et pour la même raison la cohabitation en dehors du mariage est gravement peccamineuse et empêche l’accès aux sacrements.
— Et si la culpabilité morale est en effet atténuée, est-ce une raison suffisante pour permettre à ces couples de recevoir la communion ? Pour dire les choses autrement : alors que la miséricorde de Dieu peut opérer leur salut éternel, est-il sage sur le plan ecclésial de leur permettre de recevoir la communion ?
— D’abord, je reviens à la distinction entre les circonstances atténuantes attachées à un acte individuel et aux circonstances atténuantes par rapport à une vie en état de péché : les circonstances atténuantes sont appliquées à des actes individuels, et cela reste vrai. Pour un acte individuel il peut y avoir quelque circonstance qui diminue le degré de culpabilité. Mais pour ce qui est de vivre publiquement dans un état de péché, étant donné que Notre Seigneur donne à chaque personne qui est mariée la grâce de vivre dans la fidélité à ce mariage, nous pouvons dire que, oui, ces personnes peuvent vivre la fidélité à leur mariage parce qu’elles ont reçu la grâce pour le faire. Alors qu’il peut y avoir toute sorte d’impératifs sérieux, des enfants à éduquer à qui il faut fournir un foyer, ils peuvent tous être respectés tout en restant fidèle à l’union maritale.
— L’ignorance contemporaine à propos des règles et des biens du mariage a-t-elle atteint un tel niveau que de nombreux mariages sont invalides ?
— Je crois que la confusion qui existe dans le monde, et qui entre aujourd’hui également dans l’Eglise, a une influence sur les personnes qui envisagent de se marier. Mais je crois aussi que nous devons rappeler que le bien du mariage nous est enseigné par la nature elle-même. Dire par conséquent que, par exemple, le divorce généralisé, la promiscuité sexuelle, etc., conditionnent des personnes de telle sorte qu’elles ne sont plus capables de contracter un mariage valide, est incorrect. Le jeune homme ou la jeune femme sait dans son cœur ce qu’est le mariage, et une bonne préparation peut même l’y aider, et donc, même si au sein de la société il existe toutes sortes de pressions contraires au mariage, cette jeune personne peut bien choisir le mariage tel qu’il est véritablement. La seule manière de dire qu’un mariage est invalide est de montrer qu’un individu donné a assorti à son consentement au mariage le droit de divorcer ou  le droit à l’infidélité. En d’autres termes : en donnant son consentement à épouser une personne, il s’est réservé le droit de divorcer ou le droit d’avoir des relations sexuelles avec un autre partenaire.
— Depuis l’enfance j’ai appris au catéchisme que la vocation virginale est objectivement supérieure au mariage, qui est l’état ordinaire de l’homme. Cela a-t-il changé ?
— Non, pas du tout. Il s’agit là de l’enseignement constant de l’Eglise. C’est dans l’Évangile, c’est dans les Pères de l’Eglise, cela n’a pas changé – étant donné aussi que la continence parfaite de la virginité représente la perfection de l’amour et qu’elle est donc une source d’inspiration et aussi de force pour les époux, afin de vivre chastement leur relation réciproque. C’est cela aussi que veut dire Notre Seigneur lorsqu’Il nous dit que dans la vie du monde à venir, nous ne nous marierons ni ne serons donnés les uns aux autres en mariage car il y aura cette perfection de l’amour. Non, cet enseignement n’a pas changé.
— En ces temps de confusion, ne prêtons nous pas une trop grande attention à l’accomplissement de soi et aux fait de  »faire partie » d’une communauté, au lieu de nous rendre compte que notre but ultime et notre bonheur est dans le Christ ?
— Exactement. Notre attention devrait se focaliser totalement sur le fait de faire le bien pour ressembler au Christ ; sur notre fidélité, notre coopération avec sa grâce afin de croître dans sa ressemblance. Par ce moyen nous sommes alors reliés par la charité à tous nos frères et sœurs. Mais si nous ne concentrons pas notre attention sur la grâce, regardant toutes choses dans la perspective de l’éternité, alors nous tomberions dans une manière de penser mondaine, notre vie dans l’Eglise deviendrait une sorte de réalité politique, avec l’associationisme, et ainsi de suite. Mais notre lien dans l’Eglise, le lien entre nous qui est évidemment le plus profond des liens qui puissent exister, est la vie du Saint-Esprit en nous ; c’est l’amour du Christ en nous. Je suis très perturbé aujourd’hui par un langage ecclésial qui s’impose de plus en plus, qui est complètement mondain, et qui fait référence aux membres de l’Eglise comme s’ils étaient qui plus « conservateurs », qui plus « libéraux », et toute ces sortes de qualificatifs, comme si nous étions un corps constitué de partis politiques. Il existe une Foi, nous la partageons tous, et cela nous lie ensemble.
— Vous avez appelé les catholiques à dire le Rosaire pour la famille. Aimeriez-vous appeler nos lecteurs francophones à se joindre à cette initiative ?
— Je vous y encouragerais très fortement ! Il ne fait aucun doute que nous vivons des temps très  « Storm Heaven » ( « Prendre le ciel d’assaut »), qui demande la récitation d’un chapelet pour l’Eglise chaque mois. Évidemment nous les exhortons fortement à prier encore plus fréquemment, mais on peut espérer que cette récitation mensuelle, pour ainsi dire « solennelle » du Rosaire puisse également informer une attitude quotidienne de prière pour l’Eglise, tellement nécessaire.
difficiles dans l’Eglise aujourd’hui, et nous, en tant que membre du corps du Christ, devons prier ardemment pour l’Eglise en notre temps. Et l’une des prières les plus puissantes que le Seigneur nous a données est le Rosaire. C’est pour cela que j’ai apporté un tel soutien à l’opération que nous avons baptisée, en anglais,
— Et vous-même, vous célébrez la messe…
— Oui, chaque premier jour du mois, je célèbre la sainte messe à toutes les intentions de ceux qui font partie de l’« Operation Storm Heaven ».
Propos recueillis par Jeanne Smits
© Photos : Olivier Figueras
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