18 juillet, 2012

Mexique, Colombie : large exagération du nombre des avortements clandestins


Et revoilà Elard Koch, universitaire, spécialiste d’épidémiologie moléculaire, master en sciences, directeur de recherches du département de Santé familiale de la faculté de médecine de l’Universidad de Chile. Lors de sa série d’interventions devant des universités mexicaines, après avoir explosé à celle d’Anahuac, de Cancun, quelques mythes sur l’avortement légalisé et la baisse de la mortalité maternelle, a avancé des données scientifiques pour montrer que les statistiques de l’avortement clandestin ont été délibérément surestimées pour peser en faveur de la légalisation à la fois auprès de l’opinion publique et des gouvernements. Cette conférence-ci se déroulait à l’université catholique du Valle de Atemajac, à Zapopan, Jalisco.

De telles exagérations ont été constatées en Amérique latine, et notamment au Mexique où l’institut Guttmacher – anciennement institut de recherche sur l’avortement et la contraception dépendant de la Fédération du Planning familial – qui avançait le chiffre de 750.000 à 1 million d’avortements clandestins par an dans ce pays en 2006 pour justifier la légalisation de l’« IVG ». Ces résultats étaient basés sur… des enquêtes d’opinion.

Une méthodologie pour le moins défaillante qui a été démentie récemment par une enquête publiée dans la revue Ginecologia y Obstetricia de Mexico : fondée sur des études épidémiologiques réalisées par le Centre de Médecine embryonnaire, couplées avec des statistiques sur la fécondité. On arrive alors à un total maximal d’environ 53.000 avortements clandestins par an pour l’ensemble du Mexique.
Aujourd’hui l’avortement est légal dans le district fédéral de Mexico.

Elard Koch a rappelé que les chiffres avancés pour la Colombie par l’institut Guttmacher affichaient quelque 400.000 avortements clandestins par an : 18 fois de plus que le maximum de 22.000 auquel aboutit le croisement des études épidémiologiques et des données statistiques sur la fertilité.
« En d’autres termes, le nombre estimé à partir de la méthodologie développée par l’institut Guttmacher est plus élevé que ce qui est empiriquement possible. »

La manipulation n’est pas nouvelle : c’est ainsi qu’une exagération du nombre des avortements clandestins a présidé à la mise en place de la légalisation de l’avortement en France, ou très récemment au Portugal où les avortements légaux ont été loin d’atteindre les niveaux envisagés par les partisans de la légalisation.

Elard Koch a répété à cette occasion que la légalisation de l’avortement ne diminue pas la mortalité maternelle : au contraire, au Chili, celle-ci est passée de 41,3 pour 100.000 naissances vivantes alors que l’avortement était encore légal à 12,7 pour 100.000 depuis qu’il a été repénalisé. Période sur laquelle l’éducation de la femme a progressé : la durée de scolarisation des jeunes filles est passée de 3,5 ans en moyenne en 1957 à 12 ans.


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